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Infarctus chez les femmes : comprendre les signaux pour mieux les protéger

Journée des droits des femmes : parlons de la santé cardiovasculaire !

Les maladies cardiovasculaires sont aujourd’hui la première cause de mortalité chez les femmes. En Suisse, une femme sur trois décède d’un événement cardiovasculaire. Pourtant, l’infarctus du myocarde reste encore trop souvent perçu comme une "maladie d’hommes".

Rencontre avec le Docteur Vitali Verin, spécialiste en cardiologie interventionnelle à la Clinique de Genolier.

Pourquoi les maladies cardiovasculaires sont-elles encore trop souvent perçues comme une « maladie d’hommes » ?

Pendant longtemps, l’infarctus a été associé aux hommes de plus de 55 ans, stressés par leur travail. Ce stéréotype persiste, et les femmes elles-mêmes se sentent moins concernées. Pourtant, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes. En suisse, 53 % des décès des femmes sont causés par des maladies cardiovasculaires, contre 46 % pour les des hommes. (Statistique provenant de l’Office fédéral de la statistique, Statistique des causes de décès, 2023)

Ce phénomène est très probablement expliqué par le fait que les femmes développent la maladie coronarienne et font leur premier infarctus 10 ans avant les hommes.

Ce décalage a des conséquences concrètes : elles bénéficient moins de prévention, elles consultent plus tard, et lorsqu’une urgence survient, elles sont prises en charge avec 15 minutes de retard par rapport aux hommes en moyenne.

Existe-t-il des principaux facteurs de risque spécifiques aux femmes ?

Les femmes partagent avec les hommes des facteurs classiques : tabac, sédentarité, diabète, cholestérol, hypertension artérielle, obésité… Mais elles cumulent aussi des risques spécifiques liés aux hormones et à leur santé reproductive. Ménopause, diabète gestationnel, hypertension lors de la grossesse (pré-éclampsie), migraines avec aura, maladies auto-immunes ou encore endométriose augmentent le risque cardiovasculaire féminin.

Des signes différents et souvent méconnus : quels sont les symptômes les plus courants de l’infarctus du myocarde chez la femme ?

Chez les femmes, les signes d’alerte sont souvent moins « classiques » que chez les hommes. On observe plus souvent :

  • Chez les femmes, les symptômes d’un problème cardiaque sont souvent différents de ceux des hommes. Plutôt qu’une douleur rétrosternale classique, elles ressentent plus fréquemment des douleurs ou des gênes dans des zones atypiques comme la mâchoire, l’épaule, le bras ou des douleurs abdominales.
  • Parfois, le seul signe présent peut être un essoufflement soudain, une fatigue intense et inexpliquée ou des palpitations.

Les signes varient selon le sexe : les hommes rapportent davantage de douleurs thoraciques intenses.

Comment sensibiliser les femmes à mieux reconnaître ces signaux d’alerte ?

Il est important d’informer les femmes sur leurs risques cardiovasculaires spécifiques et sur ces symptômes atypiques. Cette sensibilisation doit commencer le plus tôt possible, via les consultations de la ménopause. Il faut aussi former les professionnels de santé (médecins généralistes, gynécologues) pour qu’ils intègrent systématiquement cette dimension cardiovasculaire dans le parcours de soins des femmes.

Quelles sont les recommandations pour réduire le risque cardiovasculaire chez les femmes ?

Avec quelques réflexes simples, il est possible de réduire considérablement le risque cardiovasculaire.

  • Arrêter de fumer
  • Avoir une alimentation équilibrée
  • Pratiquer une activité physique régulière
  • Surveiller sa tension, son poids et son cholestérol
  • Ne pas hésiter à consulter face à des symptômes inhabituels

Il y a-t-il des examens qui devraient être réalisés régulièrement ?

Oui, particulièrement à un moment-clé de la vie hormonale :

  • À la ménopause, période où le risque cardiovasculaire augmente nettement.

Nos intervenants

Clinique de Genolier

Dr méd. Vitali Verin

Spécialisation
Cardiologie interventionnelle, Cardiologie